Pourquoi consulter ?
Consulter un chirurgien orthopédiste ne signifie pas automatiquement qu'une opération sera nécessaire. L'évaluation initiale vise avant tout à comprendre vos symptômes, à poser un diagnostic précis et à définir la stratégie de prise en charge la plus adaptée à votre situation, graduée et proportionnée.
1. Établir un diagnostic précis
L'examen clinique approfondi est complété si besoin par des examens d'imagerie (radiographies, échographie, IRM, scanner) ou des bilans complémentaires. L'objectif est d'identifier la structure responsable (cartilage, ligament, tendon, os, articulation) et le stade évolutif de la pathologie afin d'éviter un sur- ou sous-traitement.
- Analyse de la douleur : localisation, mécanisme, intensité, facteurs aggravants
- Évaluation fonctionnelle : mobilité, stabilité, force, endurance, gestes sportifs ou professionnels
- Recherche des facteurs favorisants : antécédents traumatiques, morphologie, surcharge, âge, comorbidités
2. Orientation de la prise en charge thérapeutique
Une fois le diagnostic posé, plusieurs options peuvent être envisagées. La décision est partagée avec le patient après explication claire des bénéfices, limites et délais d'amélioration attendus.
- Mesures d'hygiène de vie (activité physique adaptée, perte pondérale, ergonomie)
- Rééducation ciblée (renforcement, proprioception, mobilité, reprogrammation gestuelle)
- Orthèses, semelles, supports fonctionnels
- Traitements médicamenteux (antalgiques, anti-inflammatoires si indiqués)
- Infiltrations (corticoïdes, visco-supplémentation, parfois PRP selon indications)
3. Traitement fonctionnel puis éventuellement chirurgical
Le traitement est le plus souvent d'abord conservateur. La chirurgie n'est envisagée que si les symptômes persistent, si la fonction reste limitée ou si la lésion menace l'intégrité articulaire à moyen terme. Elle intervient comme un outil au service de la récupération, pas comme une fin en soi.
Exemples :
- Instabilité de cheville : kinésithérapie proprioceptive → ligamentoplastie si entorses récidivantes invalidantes
- Lésion méniscale dégénérative : adaptation de l'activité + renforcement → arthroscopie si blocages ou douleurs persistantes
- Coxarthrose : optimisation fonctionnelle → prothèse totale de hanche si douleur rebelle et retentissement quotidien majeur
4. Suivi médico-fonctionnel
La prise en charge orthopédique s'inscrit dans le temps. Un suivi permet d'évaluer l'efficacité des mesures entreprises, d'ajuster le programme de rééducation, de planifier une éventuelle intervention ou d'organiser le retour progressif au sport ou au travail.
- Adaptation des objectifs fonctionnels étape par étape
- Préparation pré-opératoire (préhabilitation) si une chirurgie est programmée
- Surveillance de la récupération (douleur, mobilité, force, stabilité)
- Prévention des récidives par éducation thérapeutique
En résumé
Consulter permet de poser un diagnostic fiable, de structurer un plan gradué et personnalisé, d'éviter les délais inutiles et de n'envisager une intervention chirurgicale que lorsque les conditions optimales sont réunies. L'objectif final reste le maintien ou le retour durable à une fonction satisfaisante.